Les Lions de la Botola ont désormais rendez-vous avec l’histoire dimanche prochain au complexe sportif Mohammed V pour tenter de soulever le trophée, le premier depuis 1976. Les Lions de l’Atlas n’avaient plus été à pareille fête depuis 2004 et la qualification en finale de la CAN perdue face à la Tunisie. C’est dire la portée symbolique de la performance réalisée par les hommes de Jamal Sellami. Le début du match était très compliqué pour l’équipe nationale qui a multiplié les erreurs, notamment au niveau des transmissions en milieu de terrain. Un comportement jusque-là inconnu chez les Lions de l’Atlas qui ont l’habitude de dominer leur adversaire depuis le début du tournoi. Il faut dire que l’enjeu de la partie a crispé les joueurs nationaux, en plus du pressing haut des Libyens qui a beaucoup gêné les coéquipiers de Bader Banoun.
La multiplication des erreurs en milieu de terrain a facilité la tâche aux Libyens qui se sont montrés dangereux à plusieurs reprises. À l’exception d’une belle incursion d’Achraf Bencharki (5e minute), il a fallu attendre la 25e minute de jeu pour voir la première réelle occasion des Lions locaux, sur une balle arrêtée. Bencharki à la baguette sert idéalement Salaheddine Saïdi. La reprise de tête du milieu défensif du Wydad a trouvé la barre transversale. Sept minutes plus tard, Badr Boulahroude a tenté sa chance d’une frappe lointaine, mais son tir passe légèrement au-dessus. Avec les difficultés éprouvées pour mettre en place leur jeu, l’équipe nationale s’est appuyée de plus en plus sur les balles arrêtées pour tenter de trouver la faille dans la défense hermétique des Chevaliers de la Méditerranée. C’est d’ailleurs sur un coup franc direct que Mohamed Nahiri (39e) a obligé le gardien libyen à se déployer pour dégager le danger.

Ayoub El Kaabi s’illuste, la bourde d’Anas Zniti
Même tempo au début de la seconde mi-temps avec toujours une équipe marocaine qui n’arrive pas à développer son jeu. Pour donner plus de tonus à sa ligne d’attaque, Sellami a lancé dans la partie Zakaria Hadraf à la place d’un Achraf Bencharki très timoré (54e). Un coaching qui a permis aux Lions de l’Atlas de hisser leur niveau et surtout de réveiller le complexe Mohammed V jusque-là endormi. Les appels de balle en profondeur de Hadraf et Ayoub El Kaabi ont fini par dérouter une défense libyenne jusque-là intraitable.
Après quelques actions marocaines signées par Hadraf et El Haddad, le Maroc a réussi à ouvrir le score à la 73e par l’inévitable Ayoub El Kaabi qui a repris victorieusement de la tête un centre d’Ismaël El Haddad, délivrant ainsi les 42.000 spectateurs qui peuplaient les gradins du complexe Mohammed V. Mais sur une grosse erreur du gardien Anas Zniti, la Libye a égalisé, à la grande surprise générale, à la 85e minute de jeu. Cette égalisation offerte aux Libyens a plongé le complexe dans un silence de mort. Le score était de 1-1 au terme du temps réglementaire.
Porté par le public du complexe Mohammed V, le Maroc a réussi à reprendre l’avantage par Ayoub El Kaabi (97e) qui a profité d’un corner botté par Hadraf et prolongé de la tête par El Yamiq pour mettre le ballon au fond des filets du gardien libyen Mohamed Abdellah Nashnush, pour la plus grande joie des supporters marocains. Et alors que la Libye cherchait le but de l’égalisation, Walid El Karti a réussi à obtenir un pénalty qu’il a lui-même transformé (116e), mettant définitivement le Maroc à l’abri d’un éventuel retour dans le match des Libyens. Il faut reconnaître que le score de 3-1 est trop flatteur pour le Onze national, qui a buté sur une grosse équipe de la Libye qui n’a pas démérité.

El Kaabi améliore ses statistiques

Auteur d’un doublé, Ayoub El Kaabi a porté son capital de buts dans le tournoi à huit réalisations en cinq matchs. Il a donc conforté sa première place du buteur du CHAN 2018. L’attaquant de la Renaissance sportive de Berkane est le meilleur buteur du CHAN sur une seule compétition. Il sera difficile pour ses successeurs d’aller le chercher.