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Les hébergements Airbnb et Booking seront taxés au Maroc en 2019

Selon les informations du site américain Bloomberg, les plateformes Airbnb et Booking.com seront taxées au Maroc à partir de 2019. Une victoire pour les hôteliers et agences de voyages marocains, et une possible augmentation des prix pour les utilisateurs des deux plateformes de réservation.

Selon le site américain Bloomberg, le Maroc s’apprête à taxer Airbnb et Booking.com, deux plateformes de location touristiques en ligne. La taxe, effective en 2019, devrait réjouir les professionnels du secteur touristique marocain qui dénonçaient depuis plusieurs mois le manque d’équité fiscale.

 Selon Medhi Taleb, directeur central en charge de la réglementation, de la qualité et du développement au ministère du Tourisme, cité dans l’article de nos confrères, « des inspecteurs sous couverture travailleront en collaboration avec des responsables du ministère du Tourisme ainsi que des responsables du fisc afin d’assurer l’application de cette mesure« .

Toujours selon la même source, les autorités aideront également les plateformes marocaines de voyages en ligne à proposer des offres attractives visant à renforcer leur présence sur les sites internationaux comme Booking.

Une taxe qui a fait ses preuves en Europe

Avec la mise en place de cette nouvelle mesure, le Maroc rejoindra la liste des pays qui appliquent des taxes à de telles plateformes. Une liste qui comprend déjà la France, l’Espagne, l’Allemagne ou encore les Etats-Unis.

Dans les grandes villes de France par exemple, où le nombre de nuitées est limité à 120, les professionnels qui assurent un service de réservation ou de location d’hébergements en ligne sont soumis à la taxe de séjour. Pour l’année 2017, Airbnb va par exemple reverser 13,5 millions d’euros à ce titre  aux collectivités locales de l’Hexagone.

Pour aller encore plus loin, le 8 décembre dernier, l’Assemblée nationale française a décidé qu’à compter du 1er janvier 2019, les communes pourront alourdir la taxe de séjour sur ce type d’hébergements.

Une telle taxe devrait donc, à terme, rapporter de l’argent à l’Etat marocain, quand on sait que 60% des 10 millions de touristes qui arrivent au Maroc planifient leurs voyages sur Internet.

Mais, comme en France, la collecte de cette taxe risque inévitablement de se répercuter sur les utilisateurs. En effet, sur le site d’Airbnb on peut lire: « Dans les villes ou les régions où Airbnb a passé des accords avec les collectivités locales (…), Airbnb calcule les taxes locales applicables et les prélève aux voyageurs au moment de la réservation. Airbnb se charge ensuite de remettre les taxes collectées aux autorités fiscales compétentes pour le compte des hôtes« .

Victoire pour les professionnels du secteur touristique

Une taxe qui fait le bonheur des hôteliers et agences de voyages marocaines qui dénoncent depuis plusieurs mois une situation de concurrence déloyale. Pour Samir Kheldouni, PDG du cabinet Chorus Consulting, spécialisé dans l’accompagnement des investisseurs touristiques, cette taxe est une victoire.

« Airbnb est un acteur touristique indispensable au Maroc. Mais il est tout à fait normal qu’il soit taxé au même titre que l’hôtellerie classique. Cette situation de concurrence déloyale n’était plus acceptable« , nous déclare-t-il.

Cela faisait en effet plusieurs mois que les professionnels du secteur au Maroc se plaignaient. L’année dernière, Abdelaziz Samim, directeur de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière, nous déclarait: « Ils ne payent pas d’impôts. Depuis 2008, le chiffre d’affaires des hôtels est en baisse et cela s’accentue avec les effets de la digitalisation dont Airbnb est l’exemple le plus significatif« .

Il illustrait alors son propos en ajoutant qu’entre les périodes janvier-octobre 2010 et janvier-octobre 2016, les nuitées étrangères des non-résidents au Maroc ont baissé de 12%, selon Abdelaziz Samim.

C’est pourquoi les professionnels du secteur réclament depuis 2017 qu' »Airbnb  se conforme à la réglementation du pays, que l’on applique une équité fiscale et que soient déclarées les nuitées« , avait renchéri Abdelaziz Samim, directeur de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière quelques mois plus tard.

En juillet dernier, le ministère du Tourisme avait donc rencontré des responsables d’Airbnb dont un représentant venu d’Irlande et un représentant juridique. Si la taxe prend effet, comme l’annonce Bloomberg, en 2019, nous avons encore peu d’informations à ce jour sur la forme qu’elle prendra. Malgré nos tentatives, le ministère du Tourisme est resté injoignable.

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